Tarifs 2019 : les mutuelles promettent de geler les frais de gestion

Convoqués à l'Elysée le mardi 18 décembre, les organismes de complémentaire santé ont lâché du lest et promis de ne pas augmenter leurs frais de gestion. Ils ont en revanche tenu bon quant aux hausses de tarifs déjà annoncées par certains acteurs.


Les Ocam accusés de "saboteurs"

La colère de la ministre de la Santé Agnès Buzyn aura quelque peu porté ses fruits. Indignée contre les annonces d'augmentations de tarifs, la ministre avait, la semaine dernière, vertement reproché aux Ocam de vouloir saboter sa réforme 100% Santé. Il leur est reproché de justifier ces hausses par le reste à charge zéro en optique, dentaire et audiologie, une mesure phare du nouveau plan santé qui doit progressivement se mettre en place dès 2019 pour une application complète à l'horizon 2021. Dans un contexte marqués par les revendications violentes sur le pouvoir d'achat, les augmentations tarifaires des mutuelles passent comme une provocation. Le gouvernement estime que le coût de la réforme pour les organismes complémentaires, estimé selon la ministre de la Santé à 0,14% de leur chiffre d'affaires, pourrait être simplement absorbé et lissé sur trois ans sans impact sur les tarifs appliqués aux assurés.


Des efforts sur les tarifs 2019

Après les banques, c'est donc au tour des mutuelles d'être convoquées par le pouvoir exécutif dans le cadre des appels aux acteurs privés pour améliorer le pouvoir d'achat. Mardi dernier, une vingtaine de grands groupes et leurs fédérations professionnelles ont été invités par le Président Macron à faire un "effort particulier pour 2019". Priés de ne pas augmenter leurs tarifs en 2019, les organismes présents ont seulement accepté de geler leurs frais de gestion, qui atteignent chez certains plus de 20% des prestations distribuées et alourdissent les tarifs des assurés. Après une réunion plutôt tendue avec le chef de l'Etat, ils se sont engagés à ce qu'il n'y ait pas de hausse de tarifs liée au reste à charge zéro. Thierry Beaudet, président de la Fédération nationale de la Mutualité Française, a par ailleurs exprimé l'engagement à travailler pour qu'il en soit de même en 2020. Quant aux hausses globales de tarifs, certaines ayant déjà été rendues publiques, les mutuelles ont refusé de faire machine arrière. 

Le président leur a donné 48 heures pour faire des propositions de gel ou de modération des hausses de tarifs pour 2019. Parmi les pistes probables pourrait figurer la possibilité de résilier un contrat de complémentaire santé à tout moment après la première échéance, c'est-à-dire d'aligner la réglementation de l'assurance santé sur celle des assurances auto et habitation (loi Hamon). L'augmentation de 20% du plafond d'attribution de l'ACS est une autre solution dont pourraient bénéficier 4 millions de personnes supplémentaires et qui n'aurait aucun impact sur les finances publiques selon la Fédération Française de l'Assurance.






Par , le jeudi 20 décembre 2018