La part du crédit dans les revenus des banques diminue

Les banques sont désormais moins tributaires du crédit. Alors que leur mission première est d'accorder des financements aux particuliers et aux entreprises, on apprend avec étonnement que leur marge nette d'intérêt, à savoir les revenus perçus pour le remboursement des crédits, représente moins de la moitié de leur produit net bancaire.

Baisse des revenus issus du crédit

Dans la deuxième édition de son Observatoire des Banques, le cabinet Sia Patners dresse le bilan de l'évolution des sources de revenus des six principales banques françaises entre 2009 et 2016 (BNP Paribas, BPCE, Crédit Mutuel, Crédit Agricole, La Banque Postale, Société Générale). L'étude permet constater que durant cette période les composantes du produit net bancaire (PNB) n'affichent plus les mêmes proportions. Tous les établissements observés accusent une baisse du poids de la marge nette d'intérêt (MNI), c'est-à-dire des revenus nets issus des remboursements des crédits : la MNI représentait près de 57,73% de leur PNB en 2009, elle est descendue graduellement pour atteindre 48,08% de leur activité en 2016. Cette baisse varie d'une banque à l'autre, elle n'est d'ailleurs pas constante sur la durée. La chute est spectaculaire pour le Crédit Mutuel et BPCE qui perdent respectivement 14 et 15 points. C'est au Crédit Agricole que la MNI pèse le plus lourd : plus de 63% de ses revenus nets en 2016 contre 37% pour la Société Générale.

Le crédit reste la principale source de revenus des banques

En dépit d'une baisse de la MNI, celle-ci demeure la première composante du PNB, la distribution du crédit restant le premier métier des banques. Le recul des taux d'intérêt des crédits depuis 2010 explique cette contraction de la MNI. Le crédit, sous toutes ses formes, est devenu moins rémunérateur. L'écart entre les taux auxquels les établissements bancaires empruntent sur les marchés financiers (taux obligataires, Euribor, OAT 10 ans) et les taux auxquels ils prêtent s'est réduit.

Les autres sources de revenus des banques ont elles aussi évolué depuis 2010. Le résultat net des opérations financières a représenté l'an passé 15,54% du PNB contre 8,23% en 2010 pour l'ensemble des établissements, avec, au bas de l'échelle La Banque Postale avec 3%, au sommet la Société Générale avec 28%. En dépit d'un plafonnement des commissions d'intervention en 2014, chaque banque a réussi à maintenir leur niveau en partie grâce à la bonne collecte de l'assurance vie et à la très forte demande de renégociation des prêts immobiliers en 2015 et 2016, ce qui a généré un volume important de frais (indemnités de remboursement anticipé).

source Sia Partners

Par , le mercredi 20 décembre 2017