La remontée des taux pénalise les renégociations de crédits immobiliers

La demande de prêts immobiliers a été soutenue au cours du premier trimestre 2017, confirmant la dynamique enclenchée en 2016. Pourtant le production de crédits a accusé un léger repli en février. En cause la remontée lente des taux d'intérêts et le ralentissement sensible des renégociations de crédits à l'habitat.

Production record en 2016

Le millésime 2016 a été exceptionnel en matière d'immobilier. Le marché de l'ancien a enregistré près de 850 000 transactions, le précédent record annuel datait de 2005 avec 829 000 ventes. Le neuf est dans la même veine avec 20% de ventes en plus sur un an. Ce pic d'activité rejaillit sur la production de crédits nouveaux (dont prêts à taux zéro) : 251,2 milliards d'euros ont été octroyés aux particuliers en 2016 pour financer leurs logements (203,9 Mrds d'€ en 2015).

Chaque trimestre de l'année 2016 a fait mieux que le précédent, le T4 terminant à 86,8 Mrds d’€. L'élan s'est poursuivi en janvier 2017 avec un nouveau record de production (36,6 Mrds d'€). Février a mis un léger coup de frein avec 32,6 Mrds d'€, en raison d'une diminution des demandes de renégociations. La production de crédits nouveaux reste néanmoins très soutenue, puisque février 2017 a fait plus de deux fois mieux que février 2016 (14,3 Mrds d'€).

La période moins favorable aux renégociations

La part des renégociations dans les crédits nouveaux à l'habitat a connu un plafond en janvier 2017, avec 61,58%. La plus forte production mensuelle en 2016 fut celle de novembre (58,8%). La remontée des taux d'intérêts depuis décembre 2016 réduit la marge de manœuvre de ceux qui souhaitent renégocier leur emprunt immobilier. En février dernier, les renégociations ont représenté 59,85% des crédits nouveaux.

La plupart des emprunteurs ont désormais saisi l'opportunité de renégocier les conditions de leur crédit. Certains n'ont pas hésité à réitérer l'opération une seconde fois, tant que l'écart de taux est encore entre 0,7 et 1 point.

Des conditions toujours propices pour emprunter

En dépit de cette inflation sur les taux, les conditions restent optimales pour emprunter. Selon la Banque de France, le taux moyen enregistré en février était de 1,54% (taux effectif au sens étroit) contre 1,50% en janvier, mais toujours mieux que novembre 2016 (1,56%).

La perspective d'une remontée inéluctable des taux d'intérêts encourage les ménages à passer à l'acte. D'autant que cette faiblesse des taux influe sur le niveau des prix : ils ont augmenté de plus de 5% sur un an à Paris et de 2,3% en région. Source d'inquiétude, la prochaine échéance électorale incite les acheteurs potentiels à profiter du prêt à taux zéro et du dispositif Pinel qui pourraient faire les frais d'une nouvelle politique en matière d'immobilier.

Le HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière) a appelé en mars dernier à une "vigilance particulière" quant à l'impact de l'assouplissement des conditions d'octroi de crédit ces derniers mois sur le secteur bancaire.

Source: Banque de France

Publié le vendredi 7 avril 2017